Dans un monde en perpétuel mouvement, jusqu’où faut-il s’adapter pour accepter une offre d’emploi ou rester en poste ?
Depuis août et l’imposition de droits de douanes considérables pour la Suisse sur le marché américain, nombre de PME exportatrices se retrouvent sous pression. Pour continuer leur activité et ne pas mettre la clé sous la porte, elles sont contraintes de s’adapter rapidement : trouver de nouveaux marchés, réduire leur production, développer de nouveaux produits… Ces changements rapides ont des conséquences sur les collaborateurs.
Outre la réduction du temps de travail, une entreprise qui traverse une phase de transformation peut implémenter toute une série de mesures : changements d’horaires, de rythme (suppression du travail de nuit, ou des roulements par équipe), efforts temporaires sur la rémunération (suppression des bonus, par exemple), adaptation des objectifs pour atteindre plus de productivité, exigences et délais accrus sur certains projets (ouverture d’un nouveau marché par exemple), formation des équipes, déménagements… Pour les employés, ou les candidats à des postes dans des structures en mutation, s’adapter au changement peut ainsi prendre différentes formes : hausse de la quantité de travail à court terme, évolution des responsabilités, du cahier des charges, du lieu de travail, des compétences, adaptation à une nouvelle technologie et de nouveaux outils, requalification du contrat, adaptation des horaires….
Bien entendu, le libre-arbitre reste de mise : à chaque employé, confronté à un changement, de décider s’il accepte la transformation proposée. Reste que, les droits de douane ou l’arrivée de l’IA l’ont montré, la réalité économique est fluctuante, et rester ou entrer sur le marché du travail suppose une certaine agilité. La question n’est pas tant de savoir si on accepte ou si l’on refuse le changement, -inhérent au monde professionnel-, mais plutôt de savoir, selon sa situation et ses objectifs, où placer le curseur, quelle évolution accepter. Est-ce que votre organisation personnelle et familiale rend tout nouvel horaire impossible ? A partir de quelle distance géographique vos trajets professionnels ont-ils un impact conséquent sur votre qualité de vie ? Cela suppose de se connaître et savoir ce qui est essentiel à son équilibre. Mais cela implique aussi de savoir se projeter dans l’inconnu, d’être capable de négocier, d’oser sortir de sa zone de confort. Ce qui paraît nouveau et inconfortable, peut, à mesure que l’apprentissage se fait et que les habitudes s’installent, devenir tout à fait routinier.
De plus, lorsqu’un employeur impose un changement à ses salariés ou à une équipe, il n’est en général pas en mesure d’anticiper chaque situation particulière. Ce d’autant plus si ces adaptations sont subies et répondent à une urgence.
Face à tout changement dans l’environnement professionnel, il peut être tentant d’opérer un refus, de se raccrocher au passé. Mais réfléchir et conscientiser ses besoins, et surtout être capable de les exprimer à son employeur est clé. Cela envoie immédiatement un signal positif et précieux : oui, je suis prêt à m’adapter, mais pour fournir la même prestation, je vais avoir besoin, au choix, d’une période de test sur quelques mois, d’une solution de transport ou de logement adaptée, d’un aménagement sur mes horaires d’été etc.
Pour une entreprise qui doit pouvoir s’appuyer sur sa force de travail, cette ouverture est précieuse. Offrir une possibilité d’échange, de partage signifie avancer d’un pas vers une solution. Et pour l’employé, l’atout est double. Conserver son poste, certes, mais aussi développer son agilité. Car la résilience, comme un muscle, se travaille et grandit au fil du temps.
